Vous pouvez choisir d’exercer votre activité de webdesigner de façon indépendante. Vous vous mettrez ainsi à votre compte. Pour cela, vous devrez créer une entreprise et quitter votre éventuel statut de salarié.
Toutefois, avant de démarrer une activité de designer web indépendant, vous aurez à :
- Trouver un statut juridique,
- Opter pour un régime fiscal,
- Choisir votre statut social,
- Réaliser un business plan.
Le designer web et le choix d’un statut juridique
En France, il existe deux grandes familles de statuts juridiques. On distingue l’exercice « en nom propre » de l’exercice « en société ». Ainsi, vous avez le choix entre :
- L’entreprise individuelle (EI) ou la micro-entreprise (micro-BNC) si vous choisissez d’exercer en nom propre,
- La société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) ou la société à responsabilité limitée unipersonnelle (EURL) si vous optez pour l’exercice en société.
Vous disposez également d’une autre possibilité : vous orientez vers le portage salarial. Comme son nom l’indique, vous ne serez pas indépendant et travaillerez indirectement pour le compte de vos clients. Il existera un intermédiaire (appelé la société de portage) qui prélèvera une commission sur les affaires apportées. Il n’existe pas de statut juridique idéal. Un statut est adapté à une situation. Autrement dit, et, par exemple, tous les designer web n’ont pas forcément intérêt à opter pour une SASU. Ils doivent suivre un raisonnement bien précis et étudier chaque paramètre du projet :
- Quels sont les résultats prévisionnels attendus chaque année ?
- Souhaitez-vous bénéficier d’un régime social en particulier (salarié par exemple) ?
- Le revenu fiscal de votre foyer est-il conséquent ?
- Comment comptez-vous tirer des revenus de votre activité ?
- Etc
Le designer web et le choix d’un régime fiscal
> L’imposition des bénéfices professionnels
Il existe deux régimes d’imposition des bénéfices : l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés. Chaque système présente ses avantages et ses inconvénients. En général, les inconvénients de l’un constitue les points forts de l’autre.
Le statut juridique influence directement votre régime d’imposition des bénéfices même si la Loi peut prévoir un système d’option :
- L’Entreprise individuelle (EI) relève de l’impôt sur le revenu (IR – déclaration contrôlée) et n’a pas la possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS) sauf si elle opte pour l’ EIRL,
- La micro-entreprise relève de l’impôt sur le revenu (micro-BNC) et ne peut aucunement opter pour l ’IS,
- L’ EURL relève de l’ IR et peut opter pour l’ IS,
- La SASU relève de l’ IS et peut, sous certaines conditions, opter pour l’ IR pendant une période maximale de 5 années.
La micro-entreprise est un cas à part puisque le régime d’imposition des bénéfices repose sur un système ultra-simplifié. On ne calcule pas un bénéfice : on applique un abattement à votre chiffre d’affaires pour soumettre le reliquat à l’impôt. En EI, on effectue un calcul du bénéfice en déduisant du chiffre d’affaires les charges effectivement rencontrées.
Sans trop entrer dans des détails trop techniques :
- À l’ IR : votre entreprise ne paie pas d’impôt sur ses bénéfices. C’est vous, en tant que chef d’entreprise ou associé qui vous acquittez de cette charge. Vos rémunérations ne sont pas déductibles et vous êtes taxés sur un bénéfice, même si vous n’avez pas perçu les sommes d’argent correspondantes ;
- À l ’IS : votre société paie l’impôt et votre rémunération peut venir en déduction de vos bénéfices imposables. En contrepartie, vos salaires sont imposés entre vos mains, tout comme les dividendes que vous pourriez percevoir. Les critères de choix entre l’ IR et l’ IS dépendent donc de nombreux paramètres.
> La taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
Si vous réalisez un très faible chiffre d’affaires (environ 30 K€), vous pouvez bénéficier de la franchise en base de TVA. Dans ce cas, vous bénéficiez d’une exonération de TVA et devez facturer vos prestations pour leur montant hors taxes. Vos factures doivent comporter une mention spéciale. Autrement, votre activité demeure assujettie à la TVA. Vous devez collecter la TVA sur vos ventes et pouvez, à contrario, récupérer la TVA sur vos achats. Vous devez produire des déclarations selon une périodicité bien précise en fonction du régime choisi :
- Régime simplifié d’imposition : règlements semestriels (acomptes) puis paiement annuel (régularisation des acomptes) ;
- Régime réel normal (ou mini-réel en cas d’option) : règlements mensuels ou trimestriels en fonction de la TVA réellement due.
Le designer web et le choix d’un statut social
Votre statut social de dirigeant dépend, lui aussi, de votre statut juridique. Travailleur salarié (TS) ou non-salarié (TNS), le calcul de vos cotisations ainsi que votre couverture sociale diffèrent. Assimilé salarié, vous allez relever du régime général de la sécurité sociale. Votre couverture sociale va coûter plus cher à la société et nécessitera l’établissement de fiches de paie. Travailleur non-salarié vos cotisations sociales vont coûter moins cher à votre entreprise mais, en contrepartie, votre protection sera moins importante. En EURL, les dividendes qui dépassent 10% du capital social vont supporter le poids des charges sociales.
Le designer web et l’établissement d’un business plan
Dans la plupart des situations, vous pourrez vous contenter d’établir un business plan simplifié. Mais ce document, même allégé, s’avère indispensable. Il vous permettra de clarifier votre projet, de structurer vos idées et il sera même parfois exigé pour ouvrir un compte bancaire professionnel.
Dans le processus d’élaboration de votre business plan de designer web, vous aurez notamment à :
- Recenser et évaluer vos investissements (en général du matériel informatique et/ou un moyen de transport),
- Trouver un ou plusieurs modes de financement (prêt, crédit-bail, apport en capital ou en compte courant),
- Anticiper et chiffrer vos principales dépenses d’exploitation (assurance professionnelle, honoraires d’expert-comptable, loyers immobiliers, frais de sous-traitance, frais bancaires…),
- Calculer votre chiffre d’affaires prévisionnel, généralement obtenu avec la méthode suivante : nombre de jours travaillés * taux journalier.
Autres éléments à savoir avant de devenir designer web indépendant
Votre activité de designer web peut s’exercer chez vos clients. Dans cette situation, l’exercice de votre activité ne nécessite pas forcément de locaux professionnels. Vous pouvez donc, pour limiter les risques, ne pas investir/louer et domicilier votre entreprise chez vous. Vous vous épargnerez des charges inutiles. Également, n’oubliez pas de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (RC pro). Cette police d’assurance couvrira votre entreprise contre les risques financiers qui résultant de la résolution d’un litige. Ainsi, en cas de condamnation, l’organisme prendra à sa charge le paiement des dommages et intérêts. De plus, soyez vigilant quant aux contrats que vous négociez (et encore plus lorsque vous les signez) avec vos partenaires. Ils doivent être complets et ne pas prévoir trop d’engagements à votre charge. Ne vous reposez pas sur vos lauriers, entretenez votre réseau, conforter votre réputation et continuer à rechercher de nouveaux clients.Enfin, adhérez à une association de gestion agréée (AGA) si votre entreprise est soumise à l’impôt sur le revenu. Cela vous permettra d’échapper à la majoration de 25% de vos bénéfices imposables.
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